Pourquoi est-il si difficile d’etre un bon planificateur de Supply Chain avec les plus récents systèmes de planification dits avancés, les APS ?
Parce que ces nouvelles fonctions de plus en plus globales de plus en plus centralisées dans les organisations, et ces nouveaux outils requièrent deux grandes qualités antinomiques et donc difficiles à retrouver chez un meme individu.
En effet, la gestion de la supply Chain avec ces outils requiert à la fois un gout très prononcé pour la technologie en meme temps qu’une passion et une connaissance profonde du terrain, des usines des sous-traitants, des fournisseurs, deux qualités qui ne se retrouvent pas dans tous les cerveaux aussi brillants soient ils.
Car planifier, décider, contrôler la Supply Chain, ce n’est pas seulement se pencher sur des graphiques, sur des messages d’alertes, ce n’est pas seulement prendre à l’aveugle des décisions, évaluer et decider ensuite comment les répercuter dans l’ensemble de la chaine, mais c’est aussi surtout transformer ces décisions en actions avec le maximum de chances qu’elles soient réalisées. C’est ce dernier point en particulier qui requiert une connaissance et une passion toute particulière pour le terrain.
Car en effet, derrière ces chiffres, derrière ces messages d’alertes, ces graphiques, il y a des Hommes, il y a des équipements, des ensembles complexes qu’il convient de bien connaitre afin que se transforment en réalités les scénarios les plus fous rêves devant un écran.
Mon ami Bill Belt traitait jadis malicieusement de « Game boy generation » cette souche de jeunes planificateurs en Supply Chain débarquant à l’aube de ce siècle dans des organisations de plus en plus globales et de plus en plus centralisées et donc éloignées du vrai champ de l’action. Comment les appellerait -il aujourd’hui alors que cette tendance s’accentue ?
J’ai toujours encouragé dans mes missions de « mangement de transition », des pistes évidentes de solutions. Ne serait-il pas tout d’abord logique, comme je le fis souvent chez des clients avec des résultats probants, de promouvoir dans les organisations globales des jeunes gens issus des usines, confrontés par leurs expériences passées à la réalité de la Production, de ses équipements, de son personnel, de sa maintenance …. Car prendre des décisions devant son écran, rêver d’équilibrer Demande et Supply au travers de scénarios magnifiques , n’aura de sens que si les acteurs de terrain comme j’aime a les nommer, y adhérent pleinement, car ce qui leur est demandé correspond à leur réalité, celle qu’ils vivent au jour le jour.
Et puis, surtout, ne rêvez surtout pas en Central Planning de concentrer long (S&OP/RCCP) et moyen (MPS) terme, je suis convaincu depuis toujours que vous vous y perdrez.
Si l’optimisation d’une Supply Chain de plus en plus étendue sur le globe fait sens, quel que soit l’endroit de la planète où vous placez vos équipes Planning, l’optimisation locale qui est la mission mère du Master production Schedule ne sera jamais aussi bien réalisé que au plus près des forces vives qui seront chargées tôt ou tard chargées de l’exécution.
Emmanuel de Ryckel
THE TOUGH JOB OF SUPPLY PLANNER WITH APS
Why is it so difficult to be a good supply chain planner with the latest so-called advanced planning systems, APS?
Because these new functions, which are increasingly global and centralised within organisations, and these new tools require two major qualities that are antinomic and therefore difficult to find in the same individual.
Indeed, managing the supply chain with these tools requires both a very strong taste for technology and a passion and in-depth knowledge of the field, of factories, subcontractors and suppliers – two qualities that are not found in all brains, however brilliant they may be.
Because planning, deciding and controlling the supply chain is not just about looking at graphs and warning messages, it’s not just about blindly making decisions, evaluating them and then deciding how to pass them on to the rest of the chain, but above all it’s about transforming these decisions into actions with the maximum chance of them being carried out. It is this last point in particular that requires a special knowledge of and passion for the field.
Because behind the figures, behind the alerts, behind the graphs, there are people, there is equipment, there are complex systems that need to be understood so that the wildest scenarios dreamt up in front of a screen can become reality.
My friend Bill Belt once maliciously referred to the generation of young supply chain planners arriving at the beginning of this century in increasingly global and centralised organisations, far from the real field of action, as the “game boy generation”. What would you call them today when this trend is becoming more pronounced?
In my “transition management” assignments, I have always encouraged obvious solutions. Wouldn’t it first of all be logical, as I have often done for clients with convincing results, to promote young people from factories into global organisations, who have been confronted by their past experience with the reality of Production, its equipment, its staff and its maintenance? …. Because making decisions in front of a screen, dreaming of balancing Demand and Supply through magnificent scenarios, will only make sense if the people on the ground, as I like to call them, fully support it, because what they are being asked to do corresponds to their reality, the one they experience on a day-to-day basis.
And above all, don’t dream in Central Planning of concentrating on the long (S&OP/RCCP) and medium (MPS) term, I’ve always been convinced that you’ll get lost there.
If optimizing a Supply Chain that is increasingly spread across the globe makes sense, wherever on the planet you place your Planning teams, local optimization, which is the core mission of the Master Production Schedule, will never be as well achieved as it is closer to the vital forces that will sooner or later be responsible for execution.
Emmanuel de Ryckel



























